Oyem : le Ministre Ntossui Allogho inaugure le siège du projet "biodiversité et développement durable"

Le projet, financé par le gouvernement allemand, a pour objectif la conservation, la gestion durable des ressources durables de même que le développement durable dans l’espace triennal qui comprend le Gabon, le Cameroun et la République du Congo.

OYEM (Plusinfos)-Le bureau gabonais du projet transfrontalier « biodiversite et développement durable » Dja-Odzala-Mikebe (Tridom) a officiellement ouvert ses portes à Oyem, le mercredi 10 juillet écoulé, en présence du ministre des Eaux et forêts, Maurice Ntossui Allogho, a-t-on constaté.

Le projet, financé par le gouvernement allemand, a pour objectif la conservation, la gestion durable des ressources durables de même que le développement durable dans l’espace triennal qui comprend le Gabon, le Cameroun et la République du Congo. Il est placé sous la tutelle politique de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac).

Dans son propos circonstanciel, le ministre des Eaux et Forêts a rappelé les actions multiformes déployées, depuis des décennies, par le Gabon, afin de protéger et préserver les forêts et l’environnement.

« Le Gabon, notre pays, œuvre depuis des décennies au respect de la biodiversité, avec, notamment l’octroi de 11% de son territoire consacré à la création de 13 parcs nationaux, dont celui de Minkebe impacté par le projet Tridom. Il est par conséquent établi que la Gabon est engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique à travers la protection de sa biodiversité, a assuré le membre du gouvernement, soulignant les gros enjeux environnementaux, climatiques et économiques de l’heure, et dans lesquels le Gabon est résolument engagé.

Selon Maurice Ntossui Allogho, ces enjeux ont trait aux conséquences dramatiques dues au dérèglement climatique du fait de l’activité de l’homme. Il a, en outre, expliqué que la préservation de la biodiversité et le développement durable, deux concepts différents, sont fortement liés, spécifiquement dans la mise en œuvre du projet Tridom.

« Je suis persuadé que, grâce à la synergie des efforts de ses différents acteurs, ce projet contribuera de manière significative à la préservation de la biodiversité dans l’espace géographique concerné par le projet Tridom, de même qu’au bien-être des populations locales qui en attendent beaucoup », a-t-il fait savoir.

M. Ntossui Allogho a, en outre, dit espérer voir le projet renforcer la coopération transfrontalière et susciter l’harmonisation des législations, en la matière, dans les pays concernés par le projet Tridom.

Jurgen Keinhorst, chef de la division Afrique au ministère Allemand de la Préservation de l’environnement et de la protection des forêts, a, pour sa part, salué l’engagement du Gabon dans le domaine de la protection et la préservation des forêts et de la biodiversité. Il a relevé que, l’Allemagne, qui est un partenaire de premier ordre de la Comifac, attache une grande importance à l’approche participative et intégrée dans la protection de la biodiversité, du climat et de l’environnement.

Selon lui, il est impératif de concilier le tout avec le développement économique. « A cet effet, la Comifac est une bonne institution dont se sont doté les pays du Bassin du Congo, et l’Allemagne a intérêt à renforcer la Comifac au plan institutionnel et organisationnel, ce à quoi va contribuer le projet Tridom du gouvernement fédéral d’Allemagne. Le Tridom a également vocation à être une plate-forme d’échanges entre les pays membres », a ajouté Jurgen Keinhorst, soulignant que le du Bassin du Congo est unique en tant que puits de carbone.

Selon lui, les forêts du Bassin du Congo fournissent un service énorme à la communauté mondiale.

« Toutefois, la protection des forêts et de la biodiversité n’apporteront qu’un bénéfice limité aux populations locales, si nous ne coupons pas la protection et la conservation au développement économique durable », a estimé l’expert Allemand, notant que les expériences tirées du Tridom seront ramenées en Allemagne et introduites dans les discussions au sein de l’Union Européenne et les différents forums internationaux.

Le commissaire exécutif de la Comifac, Hervé Martial Maidou, a, quant à lui, rappelé que le projet Tridom couvre un espace géographique doté d’une potentialité d’espèces endémiques de 191.541 Km2, comptant 11 aires protégées et dont la création remonte à janvier 2005.

« Le projet Tridom vient en complément des appuis multiformes de la contribution de l’Allemagne à la Comifac en faveur de la conservation, de la gestion durable des ressources naturelles et du développement des communautés dans les aires protégées du paysage Tri-national Dja-Odzala-Mikebe au Cameroun, au Gabon et en République du Congo » a-t-il confié.

Il a expliqué que le projet devra stimuler des dialogues en vue d’un engagement des entreprises du secteur privé pour la protection de la biodiversité et le développement durable.

De même, le projet devra assurer l’implication de la jeunesse, des femmes et de la société civile, en vue de la protection de la biodiversité et le développement durable du paysage Tridom.

Le délégué spécial à la mairie d’Oyem, Jean Christophe Owono Nguema, s’est dit honoré de voir sa ville accueillir le bureau du siège gabonais du projet. Le projet est mis en œuvre pour une durée de quatre ans à compter de 2024, indique-t-on.