Ndong Sima à Nkok pour s’imprégner de la situation, désamorcer la crise et rassurer
Face à la tension montante depuis quelques semaines à la Zone d’investissement spéciale (ZIS) de Nkok, le Premier ministre de la Transition a voulu s’imprégner personnellement de la situation, mais surtout rassurer, à la fois les travailleurs et les opérateurs économiques.
LIBREVILLE (Plusinfos)-Homme d’action et de terrain, le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, n’a pas souhaité qu’on lui conte ce qui se passe à la Zone d’investissement spécial (ZIS) de Nkok. Il s’est rendu à la tête d’une forte délégation ministérielle dans cette zone vitale pour l’économie gabonaise afin de s’enquérir de la situation, de s’entretenir avec les différentes parties prenantes et surtout de rechercher des solutions idoines pour répondre aux attentes de tous.
À Nkok, le chef du gouvernement de la Transition a échangé, tour à tour, avec les investisseurs et les employés. Une démarche faisant suite à la montée de tension enregistrée le mois dernier au sein de ce qui est considéré comme « fleuron de l’économie gabonaise ». Le lundi 11 septembre dernier, en effet, les employés avaient observé un bruyant mouvement d’humeur devant le bâtiment de l’Autorité administrative. Il était question pour eux de revendiquer de meilleures conditions de travail.
« Nous sommes un pays de droits »
Les négociations ouvertes, la ministre du Travail, Solange Nguiakie, avait effectué une descente de terrain. Ce, afin de s’assurer de l’avancée du dialogue entre les employés et leurs responsables et encourager la reprise des activités.
Raymond Ndong Sima est donc allé renforcer cette action et apaiser le climat délétère qui y avait désormais cours. « La semaine dernière, il s’est passé des choses ici (refus de travailler des employés pour exiger une hausse des salaires, intrusion de certains employés de la zone dans les usines pour empêcher les autres employés de travailler et maintien de la grève en vue d’exiger des opérateurs des augmentations de salaire, etc., NDLR) », a rappelé le patron de l’administration.
« Je suis venu ici pour rappeler un principe : nous sommes un pays de droits. Nous avons besoin de faire de la transformation chez nous. Nous avons besoin de créer de la valeur ajoutée, nous avons besoin des investissements. C’était un principe central sur lequel je voudrais que vous soyez tous convaincus », a-t-il ajouté.
Poursuivant les échanges avec les employés de la ZIS, il a déclaré : « (…) les investisseurs, mais pas seulement les investisseurs, tout être humain dans notre pays doit être protégé. Toute personne qui est ici doit être protégée. Cela veut dire que nous ne devons pas enfreindre les droits des individus, qu’il soit Gabonais ou non-Gabonais ».
« Les hommes raisonnables ne se cherchent pas des problèmes »
Le chef du gouvernement s’est montré désolé face aux malheureux incidents survenus lors de la grève, tout en appelant les uns et les autres à la sérénité, au travail et au consensus.
Pour lui, « la manière de poser les problèmes ne devrait pas remettre en cause notre outil de travail, mais d’envisager les pistes de solutions ». Car, a-t-il ajouté, « les hommes raisonnables ne se cherchent pas des problèmes, ils se créent des solutions ». Il a donc lancé un appel à l’apaisement et au dialogue.
S’exprimant sur l’exigence faite aux opérateurs économiques d’embaucher plus de Gabonais, et reconnaissant le manque de personnels qualifiés nationaux, il a cependant tenu pour responsables de cette situation, les opérateurs économiques. « Il est inadmissible que des entreprises installées depuis dix ans dans la zone économique de Nkok n’aient pas pu former des compatriotes depuis toutes ces années », a-t-il regretté. Il les a ainsi invités à se rapprocher du ministère du Travail afin de proposer des formations aux autorités gabonaises pour pallier le manque de personnel qualifié.
Par ailleurs, le Premier ministre Raymond Ndong Sima a appelé les opérateurs de la ZIS de Nkok à signer le nouvel accord de travail avec les employés, élaboré par l’Autorité administrative de Nkok. Le tout en concédant des études, au cas par cas, en fonction des réalités.
Le chef de l’Administration a profité de cette descente de terrain pour visiter plusieurs structures installées dans la ZIS de Nkok.