Cemac : corriger le manque de bases de données pour orienter leur politique publique
En prélude à la 10ᵉ session du comité sous-régional de la statistique, une réunion de coordination des experts des instituts nationaux de la statistique se tient du 22 au 25 juillet 2024, à Douala
LIBREVILLE(Plusinfos)-Les pays de la sous-région Afrique centrale font face à un manque de bases de données pour orienter leur politique publique. Pour corriger ce déficit, ils travaillent, depuis 2021, sur le programme statistique de la sous-région. Il a pour objectif « de mettre en place un dispositif statistique fiable, robuste à vocation communautaire et qui puisse contribuer efficacement à la conduite des politiques, économiques, financières et sociales tant au niveau national que sous régional tout en répondant aux meilleurs standards internationaux », définit Nicolas Beyeme Nguema.
Aussi, « il permet d’abord d’harmoniser les méthodes. Nous appartenons au même espace qui est composé de six États. Si chacun des États élabore les statistiques à sa manière, il sera difficile au niveau communautaire de pouvoir comparer et encore moins d’utiliser les mêmes statistiques. Il seraaussi difficile pour notre sous-région d’harmoniser ses statistiques avec des données internationales »,ajoute le commissaire chargé du département des politiques économiques, monétaires et financières (DPEMF).
Le programme statistique de la Cemac est adossé sur les experts des instituts nationaux de la statistique. C’est d’ailleurs cet ensemble de praticiens chevronnés qui a produit, il y a peu, un rapport sur l’état de la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) dans la sous-région.
Le rapport sur les ODD, cadre de développement au niveau mondial et dont l’échéance de concrétisation est fixée à 2030, montre un grand retard dans la réalisation des projets prévus pour assurer le bien-être des populations dans divers secteurs, éducation, santé, gouvernance ou préservation de l’environnement. Il est donc question, à travers les travaux de Douala, de se fixer des objectifs pour corriger le tir de manière à permettre à l’ensemble des États d’améliorer le travail qui se fait pour pouvoir un tant soit peu réduire le retard constaté. « Ce programme est le cadre de référence des activités statistiques de la communauté sur la période 2021-2030 », ajoute Nicolas Beyeme Nguema.
Indice de performance
Ledit projet qui couvre cinq pays de la Cemac est effectif au sein de la Commission de la Cemac depuis le 12 juin 2024. Avec sa mise en œuvre effective, la production des statistiques et des indicateurs connaîtra une avancée significative dans la sous-région. Pour mieux évaluer l’attente de cet objectif, la Commission de la Cemac a mis en place un indice de performance statistique inspiré des indices d’évaluation des partenaires techniques et financiers. Il a pour but d’évaluer singulièrement les appareils statistiques et de mesurer les écarts entre les performances de ces appareils et la norme internationale.
Le projet est financé par la Banque mondiale, partenaire avec lequel un accord d’appui est déjà opérationnel au Tchad et en République centrafricaine (RCA).
